Nous nous inspirons des travaux de Bénédicte Pavelak autours de « la présence et l’intime dans le chant naturel de la voix »
Le chant spontané permet un travail de la voix et du souffle
Il est construction d’un échange, d’un dialogue entre sa voix et celle de l’intervenante
Expérimenter la stabilité et l’ancrage du tambour, à travers une pulsation commune, c’est aussi se relier à notre humanité profonde et à ses mémoires.
Au début, elle a peur de s’étouffer, de perdre le souffle, elle n’est que crainte et pensées et puis l’appel l’enlève. Un long cri rauque surgit qui l’appelle, la convoque, du fond des âges.
Elle n’a plus le choix, il faut qu’elle traverse.
A la rencontre de la vieille mère sauvage, la Baba Yaga avec sa maison en os qui tient sur des pattes de poulet et ses cheveux de serpents. La vieille mère sauvage l’appelle dans sa danse.
Elle saute se lance s’élance et chante.
Elle chevauche le tambour sauvage, c’est la main sur sa bride et en même temps c’est lui qui décide.
Elle se laisse porter, surgissent les souvenirs, ceux qui manquent à l’appel et qui l’attendent ailleurs. Elle veut bien chanter pour eux. Que son chant soit fort et beau, qu’elle leur dise tout son amour. Les vieilles échevelées, sans dents, les jeunes amoureuses, les guerriers et les hommes, les femmes en colère, celles qui chevauchent le tambour colère, mes sœurs, je suis vous, vous êtes moi.
Elles dansent toutes ensemble autour du feu. Le souffle les lie.
Il faut s’élancer de nouveau à chaque fois, re saisir la bride du tambour sauvage et se hisser sur son dos et partir. Parfois elle trébuche avec lui, il marque un trot inconfortable, elle le préfère au galop même si il est incontrôlable.
Elle se sent vivante…
Elle a froid.
D’après l’expérience d’un stage mené par Benedicte Pavelak novembre 2011